Maria Karunagaran présente les souliers sur mesure “Maison Felger”

Maison Felger propose un soulier sur mesure, basé sur une technologie 3D pour le plus grand confort durant les cérémonies de mariage. D’étudiante en langues à cheffe d’entreprise, Maria Karunagaran, 30 ans, co-créatrice de la marque, nous raconte l’histoire de Maison Felger.

J’aime dire que j’ai un parcours classique : études de langues en langues étrangères appliquées, puis j’ai fait du marketing à l’école ESG. Mon diplôme en poche, j’ai travaillé avec un industriel indien qui produisait des chaussures, et je m’occupais du portefeuille client européen. Je me rendais donc souvent en Inde pour vérifier la production; c’est là que j’ai fait mes armes. 

Avez-vous toujours eu l’ambition ? 

J’ai la chance d’avoir une maman qui m’a toujours poussé vers la réussite. Elle m’a toujours appuyé dans mes décisions, je lui dois mon goût du risque. Mon père était légionnaire, on a beaucoup voyagé. Quand on sort d’une famille comme ça, on n’a pas forcément peur, on est ambitieux. Plus tard, sur le secteur industriel pour la production des chaussures Maison Felger, c’était parfois compliqué de prendre ses marques en tant que femme. C’est un secteur où il y a beaucoup d’hommes, même s’ils sont bienveillants. 

Quelles sont vos sources d’inspiration ? 

Michelle Obama est une femme que j’admire. Je l’adore, elle m’a ouvert les yeux sur pas mal de choses. Elle me motive. J’écoute aussi beaucoup de musique pop. Beyonce, ça me booste le matin ! Je m’inspire aussi beaucoup des gens autour de moi, dans ma sphère privée ou au travail.

L’idée de Maison Felger a germé alors que vous prépariez votre mariage…

Je n’aime pas le fait qu’on soit toujours dans l’incertitude quand on achète une chaussure. On fait quelques pas avec dans le magasin pour voir si la taille est bonne, mais il peut arriver qu’une fois dehors, on les trouve trop serrées, ou qu’il faille les détendre. Pour notre mariage, on voulait être sur d’avoir des chaussures qui nous conviendraient toute la soirée, qui ne seraient pas tâchées par le champagne… Des chaussures qui s’adaptent à nous et non l’inverse comme on a l’habitude. On ne paye pas une fortune pour être mal chaussé. 

Nous aspirons à être considérés comme une marque de luxe

Maria
En quoi Maison Felger est différent ? 

Maison Felger innove : nous sommes les pionniers dans notre domaine. On utilise la technologie 3D, afin de créer des chaussures sur mesure pour nos clients. C’est inspiré des techniques de podologie et d’orthopédie. Les clients doivent venir en boutique, au 99 Rue du Bac, à Paris, pour faire scanner leurs pieds. Ils choisissent ensuite le modèle, le type de cuir et nous on démarre la production avec l’imprimante 3D, à Fougère, en Bretagne. D’ailleurs, Felger, ça veut dire Fougère en Breton ! On essaye de faire du local, mais parfois on doit chercher en Italie ou en Espagne. Le cuir est français mais on utilise aussi du cuir italien. On utilise des stocks qui sont voués à la destruction, un geste éthique qui plaît à nos clients. 

Si vous deviez décrire Maison Felger en 3 mots ? 

Innovant, raffiné, et Français ! 

Pour vous la chaussure, c’est un art ou un business ? 

Chausser les gens est un art exceptionnel. Les bottiers voient ça comme du business, et ça ne convient pas aux gens. On en a fait un art et on propose un produit qualitatif. 

Y a-t-il des collaborations qui vous tentent ? 

Oui ! On ne se met pas de barrière avec les collaborations. Comme on peut faire du sur mesure, on peut aussi bien faire des chaussures de sport, que des chaussures de ville. Pour l’instant, j’adorerais collaborer avec des jeunes designers pour faire des éditions limitées. On est ouvert aux collaborations du monde entier. Dans 5 ans, on espère que la maison sera internationale, on a déjà beaucoup de clients au Qatar. On aspire à être considéré comme une marque de luxe digne de ce nom. 

Qu’est ce que le mariage représente ? 

J’ai des racines culturelles indiennes, dans lesquelles le mariage c’est l’événement d’une vie, la consécration. Ayant grandi en France, je vois les choses différemment, mais j’ai quand même fait 2 mariages, avec toute la famille. On devait être 300 personnes ! 

Nous avons dû avoir 2-3 activités parallèles pour lancer Maison Felger. On n’avait plus de week-ends, on travaillait tous les jours.

Quels sont vos projets à venir ? 

Maison Felger va bientôt lancer ses produits complémentaires, notamment de la bagagerie. On veut avoir un pied dans le digital, et un pied dans l’artisanat de collection. On veut créer une chaussure de ville qui soit connectée : elle préviendrait le consommateur lorsqu’il est temps de la nettoyer, de la faire réparer, d’en prendre soin… 

Il faut oser tenter et tout faire pour réaliser ses rêves. Il y aura beaucoup d’obstacles, et bien sûr, ils seront tous ceux auxquels vous ne vous attendiez pas. Mais il faut être persévérant : la seule chose qui signe la fin de votre aventure, c’est vous-même. J’ai moi-même dû faire face à des obstacles, notamment financiers. Avec mon mari, on a dû avoir 2-3 activités parallèles pour financer Maison Felger. On n’avait plus de week-ends, on travaillait tous les jours. Mais il faut savoir ce qu’on veut. Quand on est sur la bonne voie, il faut foncer !

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